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Valorisation d’archives cinématographiques : un exemple de coopération internationale avec la Cinémathèque québécoise.

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En 2024, la Cinémathèque québécoise, la Cinémathèque Africaine de Ouagadougou et l’Institut Fondamental d’Afrique Noire – Cheikh Anta Diop se sont uni autour d’un projet intitulé Valorisation d’archives cinématographiques : un exemple de coopération internationale, soutenu par le programme Coopération Québec-Sénégal 2024-2025 du ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec.

Cette initiative est mise en place pour assurer la sauvegarde et la valorisation des originaux de tournage captés par les cinéastes Danièle Lacourse et Yvan Patry, ainsi que leur équipe, en Érythrée, Éthiopie et au Rwanda entre 1985 et 1996. Étant la seule équipe de tournage sur place, dans les cas particuliers du Rwanda et de l’Érythrée, ce matériel est d’une rareté sans pareil, témoignant du génocide au Rwanda (trois tournages de 1994 à 1996) et de plusieurs années de la guerre d’indépendance en Érythrée (4 tournages de 1985 à 1991). Consigné sur près de 500 cassettes Betacam, ce matériel est offert par Danièle Lacourse à la Cinémathèque québécoise, une première fois en 2017, puis une seconde fois en 2021 après s’être tournée vers d’autres organismes canadiens voués à la préservation du patrimoine. Bien que son contenu soit historiquement exceptionnel, à ces deux moments, le comité d’acquisition de la Cinémathèque québécoise en est venu à la conclusion qu’elle n’était pas l’institution adéquate pour préserver, mais surtout pour valoriser ce fonds.

Ce dossier demeure sur le statu quo jusqu’en 2023, alors que Léonce Tira, directeur de la Cinémathèque Africaine de Ouagadougou réalise un stage d’observation professionnel à la Cinémathèque québécoise, soutenu par la Fédération internationale des archives du film. À ce moment, je le questionne sur les politiques d’acquisition de sa cinémathèque. C’est alors que je comprends que la proposition de Danièle Lacourse cadre tout à fait avec la mission de son organisation. C’est ainsi qu’en août 2023, Léonce et Danièle se rencontrent une première fois et que Léonce visionne un échantillonnage d’une dizaine de cassettes numérisées pour l’occasion. De retour au Burkina Fasso, Léonce nous confirme sa volonté d’intégrer le Fonds Danièle Lacourse à la collection de la Cinémathèque Africaine de Ouagadougou. Le seul aspect qui semble ambitieux est celui d’assurer le transport sécuritaire des 500 cassettes au Burkina Fasso. C’est ainsi qu’est venue l’idée d’entreprendre la numérisation du fonds afin que seuls les éléments numérisés soient transmis. Il ne restait qu’à trouver une manière de financier ce projet

En discutant avec l’un des conseillers de la Direction Afrique et Moyen-Orient du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, j’apprends l’existence de l’Appel à projets Québec-Sénégal 2024-2025 qui soutient différentes initiatives, notamment culturelles. C’est ainsi que Léonce et moi rencontrons Abdoulaye B. Ndiaye, Directeur de l’Institut fondamental d’Afrique noire – Cheikh Anda DIOP pour discuter de l’idée suivante : que la Cinémathèque québécoise numérise les archives de Danièle Lacourse afin de remettre à la Cinémathèque Africaine, les fichiers de conservation et à l’Institut fondamental d’Afrique noire – Cheikh Anda DIOP, des copies d’accès, à l’occasion du congrès annuel de la Fédération internationale des archives du film (FIAF) en mai 2025 à Montréal. Ainsi, la Cinémathèque Africaine veillera à migrer ces fichiers selon les normes de préservation numérique reconnues par le milieu pour en assurer la pérennité. L’IFAN, quant à lui, puisera dans les copies d’accès pour développer des projets de recherche, puis, dans un second temps, élaborera une journée d’étude autour de ce fonds, en incluant les pays concernés. Ce projet est accepté en août 2024 et s’amorce ensuite la numérisation impliquant notre responsable de la production et de la préservation numérique, Nicolas Martel. Près de 250 heures sont nécessaires pour numériser le matériel, en plus du temps consacré au transcodage et à l’archivage sur des rubans LTO.

C’est ainsi que le 1er mai 2025, un événement est organisé lors du congrès de la FIAF devant les congressistes (membres et associés de la Fédération), pour remettre le Fonds Danièle Lacourse à Léonce Tira, directeur de la Cinémathèque Africaine de Ouagadougou, à Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Sénégal au Canada Gorgui CISS – à titre de représentant de l’Institut fondamental d’Afrique noire – Cheikh Anta DIOP, en présence de la cinéaste Danièle Lacourse et Nicols Martel, responsable de la production et de la préservation numérique à la Cinémathèque québécoise.

Le succès de Valorisation d’archives cinématographiques : un exemple de coopération, réside dans la complémentarité des trois partenaires et dans l’objectif commun qui nous unit : sauvegarder ce fonds afin de le valoriser. Ce qui a été accompli n’est qu’une première étape dans la volonté de rendre accessibles ces archives, puisque nous savons déjà que plusieurs chercheurs sont intéressés par ce matériel et que la tenue d’un colloque ou d’une journée d’étude est en discussion avec les partenaires. La suite est prometteuse pour le Fonds Danièle Lacourse!

Un grand merci à nos partenaires : la Cinémathèque Africaine de Ouagadougou et l’Institut fondamental d’Afrique noire – Cheikh Anta DIOP, à l’équipe de la Cinémathèque québécoise, ainsi qu’au ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec pour la contribution financière.

Photo d’entête : Maryse Boyce
Léonce Tira, directeur de la Cinémathèque Africaine de Ouagadougou – FESPACO, la cinéaste Danièle Lacourse, Élisabeth Meunier, directrice de la préservation et du développement des collections de la Cinémathèque québécoise, Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur du Sénégal au Canada, Gorgui Ciss, Nicolas Martel, responsable de la production et de la préservation numérique à la Cinémathèque québécoise et Marcel Jean, directeur général de la Cinémathèque québécoise.

 

 

 

 

 

 

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La Cinémathèque Africaine de Ouagadougou